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samedi 3 septembre 2011

Gun Club, Death Party EP

Ce n'est pas la taille qui compte...
Vous l’aurez peut-être remarqué,  le nom de ce blog fait une référence directe à une chanson du Gun Club. Il faut dire que le légendaire groupe de Jeffrey Lee Pierce est adulé dans cette maison. Il aura donc fallu trois mois pour que je me décide enfin à écrire quelques balivernes sur eux.
On s’intéresse ici au seul EP que le Gun Club ait jamais sorti, le fabuleux Death Party, enregistré en 1983 chez Animals Records. Je ne m’amuserai pas à refaire ici toute l’histoire du groupe, All-music, Wikipedia & co sont là pour vous au cas où. Il faut simplement préciser que cet EP fait le lien entre le deuxième (Miami) et troisième (Las Vegas story) album, soit une période qui a vu le son du groupe se transformer, délaissant le punk-blues suintant originel pour s’orienter vers un rock plus classique et plus dense, pour faire court. Il est donc normal de retrouver ici une certaine tension entre ces deux styles. Et une fois n’est pas coutume Jeffrey Lee Pierce a modifié le line-up pour enregistrer en compagnie de Jim Duckworth (Panther Burns) à la guitare et Dee Pop (Bush Tetras) aux fûts. Un choix très judicieux quand on constate le chantier fait par les deux gonz.
le line-up de l'époque
Les purs et durs de la première heure diront que sans le freak-blues génial de Fire of Love, le groupe perd un peu de son intérêt, mais ce serait ignorer bêtement la qualité d’écriture magistrale que Pierce propose ici. Si l’ambiance est plus froide, son génie, lui, s’exprime avec la même force. Car quelles que soient les tonalités, il garde cette aptitude rare à générer des chansons possédées et fulgurantes, comme la retranscription de sa rage dépressive. Les six minutes de « Death Party » en sont un exemple flagrant : des rythmiques qui prennent à la gorge sur un prêche démoniaque de Pierce. On suffoque en écoutant cet hymne écorché, qu’on imagine accompagner une danse macabre…sans doute ce que le groupe a su faire de mieux. Le reste est d’un niveau tout aussi affolant, avec notamment « The Lie » ou « The Light of the World », du punkabilly urbain, à la fois lyrique et explosif, qui annonce la fièvre blanche de Las Vegas Story. La parenthèse envoûtante de « The House on Highland Avenue » nous laisse elle aussi démunis. Cette balade sublime aux paroles angoissantes voit d’ailleurs Pierce s’essayer avec succès au piano.
Un leader au sommet de son art, des chansons inspirées et un groupe impeccable, vous l’aurez compris, il n’y a rien à jeter sur ces 20 petites minutes.
Punching Joe
"Death Party"

"The Lie" live
Longtemps introuvable cet EP a fait l’objet de rééditions dans les années 2000, sur CD notamment. Ainsi on peut se procurer la bête chez Sympathy for Record Industry et Cooking vinyle, agrémenté de lives d’époque, histoire de prolonger ce plaisir éphémère.

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