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lundi 18 juillet 2011

The Babies, Nodzzz LP

Garage-Pop instantané

Comme j’en ai rien à foutre de Wu Lyf, Bon Iver ou tout autre groupe qui veut me faire croire qu’Arcade Fire a eu une quelconque influence et n’est pas seulement un truc inventé par des mormons québécois pour dominer le monde,  je ne déblatérerai sur aucun de ces machins comme il est d’usage en ce moment. A la place, j’ai essayé quelque chose de bien moins prise de tête : écouter des albums, qui à défaut de créer des sectes, me permettent d’oublier mes soucis. C’est comme ça que je suis tombé sur eux : The Babies et Nodzzz, deux groupes animés par la même passion pour la pop immédiate. De vrais bonbons acidulés, nécessaires dans ce monde sous prozac.
The Babies, s/t (Shrimper Records)
The Babies est le nouveau groupe de Cassie Ramone et Kevin Morby, membres respectifs des Vivian Girls et de Woods, soit deux groupes majeurs de la nouvelle scène new-yorkaise (avec Crystal Stilts, Beach Fossils, etc.) que l’on ne peut que jalouser. Un projet sous forme d’un kiff entre potes qui a donné naissance à un album simplement cool, transpirant la nostalgie de l’adolescence. On y retrouve des éléments propres aux deux groupes : le lo-fi de Woods ou les fulgurances noise des Vivian Girls ("Sick kid" en est l’exemple parfait).
Le tout enveloppé dans des chansons d’une limpidité affolante. Des mélodies qui viennent immédiatement se graver dans notre cerveau, lui qui n’en demandait pas tant ! L’obsédante "Sunset" est sa guitare surf donne envie de danser joyeusement sur une plage, tandis que "Meet me in the city" nous ramène à nos 15 ans plus rapidement que n’importe quelle Delorean tunée. Les Babies font ce qu’ils veulent : de la pop lumineuse ("Run me over") au rock indé introspectif ("Wild 2") en passant par le punk ("Personality"). Par ailleurs le chant est partagé équitablement ce qui donne au disque une originalité supplémentaire ; avec une mention spéciale pour Cassie Ramone qui entre définitivement dans mon top des voix de filles qui me font chavirer (pas loin d’Eleanor Friedberger et d’Alela Diane). Ce disque fait juste du bien, beaucoup de bien…Oh sweet sixteen ! (écoutable en intégralité ici)

Nodzzz, Innings (Woodsist)
C’est le deuxième album de ces 3 gars au look nerds qui débarquent de la banlieue de San Francisco. Signés chez Woodsist (Woods, White Fence) les Nodzzz se démarquent par leur garage-pop d’éjaculateurs précoces : 14 chansons, 23 minutes, ils n’y vont pas par quatre chemins. Les guitares de Sean Paul Presley et Anthony Atlas s’invitent tour à tour sur la piste de danse et force est de constater que nos hanches ne résistent pas longtemps à les rejoindre. S’ils s’inscrivent dans la lignée des groupes de surf-pop qui bourgeonnent actuellement (Wavves & co) les Nodzzz montrent avec modestie qu’ils sont avant tout des orfèvres de la mélodie  plutôt que des petits branleurs qui se reposent sur leurs acquis.
 La spontanéité de leurs compos, faite de riffs précis, de solos concis et de voix naïves, est jouissive ("Fear of advice", "True to life", “Time (what’s going to do)"). Par moment on croirait presque entendre des démos des Feelies, avec cette même intention de faire galoper la musique avec frénésie. L’album est donc très homogène, trop diront certains. S’il ne risque pas de marquer l’histoire de la pop, louons néanmoins le plaisir éphémère qu’il procure. Un peu comme une bonne bière fraiche dans une chaude journée d’été, on n’y pense pas pendant des mois mais en l’espace de 20 minutes elle nous comble de bonheur.
Punching Joe

the Babies, "Sunset"

the Babies, "Meet me in the city" live

Nodzzz, "True to life"

Nodzzz, "Time" live

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